SINGLES ONLY. B-SIDES, ALWAYS.

6.27.2007

Tiger Force - Syntax Error!


Avec Syntax Error!, son second single, le duo mixte Tiger Force emboîte le pas sur les furieux Help She Can't Swim, et même si pas entièrement maîtrisé, la sauce prend toutefois assez rapidement.

À deux, le groupe fait autant de bruit que ses aînés, avec qui il a récemment tournés, manifeste notamment sur la chanson-titre où l'electro futuriste digne des groupes issus de la nouvelle scène new rave tels que Klaxons, Does It Offend You, Yeah ? ou encore Simian Mobile Disco saisit dès les premières secondes les tympans et amène à un joyeux bordel mêlant les cris approximatifs des deux interprètes avant que ces derniers ne chantent chacun leur tour de leurs voix singulières et mélodiques sur une rythmique exaltante et des beats endiablés. Le refrain, plus pop, s'immisce furtivement entre quelques hurlements sauvages et de remarquables ponts où le clavier se fait plus pondéré. À côté d'eux, la musique des cinq comparses de Help She Can't Swim s'avère finalement parfaitement organisée et linéaire.

La B-side, quant à elle, est nettement plus influencée par The Victorian English Gentlemens Club. D'une durée d'à peine une minute, elle reprend la même structure et les mêmes timbres de voix qu'une chanson du groupe susnommé, l'énergie déployée en plus. Le duo se répond parfaitement sur les couplets avant de se rejoindre en choeurs sur les refrains abrasifs. Plus minimaliste et bien moins bordélique que Syntax Error!, Five Six I Got Sticks!!! n'en demeure pas moins passionnante.

Bien que n'ayant peut-être pas encore tout à fait trouvé leur propre style, Tiger Force s'avèrent tout de même extrêmement excitants et on attend à présent avec impatience leur premier méfait afin de constater si, dans le futur et surtout sur la longueur, le groupe peut se faire une place sur la scène arty-fashion-dance-disco-post-punk-et-bien-plus-encore actuelle.


A : Syntax Error!
AA : Five Six I Got Sticks!!!

6.22.2007

Hadouken! - That Boy That Girl


Synthés criards, choeurs stridents, fringues qui brillent dans le noir, clip tendance « j'suis épileptique et j'aime ça ». Non, Klaxons ne sortent pas un énième single. C'est cette fois au tour des furieux Hadouken! de faire partager leur récente passion pour le fluo et l'urgence.
Sur ce premier effort, le groupe suit à la lettre ce que Klaxons et toute cette joyeuse vague new rave ont su insuffler à une nouvelle génération en quête perpétuelle de renouveau, où l'esthétique se mêle étroitement à la musique réinvestie pour l'occasion – occasion aussi nommée la Hype, et avec un H majuscule s'il vous plaît.

Empruntant à la fois à l'electro et au garage, Hadouken! possèdent indéniablement un style qui leur est propre. La diction expéditive du chanteur permet de remettre au goût du jour la house, genre désuet aisément renouvelable depuis cet assaut fluo, en poussant à leur paroxysme ses codes surannés.
Mariant la puissance et la densité du disco house et les collages survitaminés du disco electro sur That Boy That Girl, le groupe empile des samples poisseux avec plus ou moins d'efficacité. D'un relatif intérêt, la composition n'accroche que sur sa brève intro dansante et son beat sauvage ponctuant les maigres refrains.
Sur la B-side Tuning In, c'est la US garage que Hadouken! modernisent à leur sauce. S'essayant à un funk syncopé et impétueux, ils donnent toutefois le sentiment de s'adonner à un bête remplissage. Car malgré un très bon refrain et des claviers entraînants, tous les « yeah yeah yeah ok ok » et « la la la la la » ne parviennent vraiment pas à dissimuler la déplorable pauvreté du morceau.

Hadouken! explorent ainsi les différentes facettes de la house maintes et maintes fois ingurgitées pour les pousser à leur paroxysme. On ne peut certes qu'encourager cette démarche qu'ils ont eue d'emprunter une voie différente des autres groupes poinçonnés new rave. Cependant, à trop vouloir se défaire de leurs influences qui leur collent au corps – oui, le fluo part très mal au lavage –, ils s'enlisent dans cette éclatante bulle de chewing-gum disco qu'ils s'étaient confectionnée.
Ce que Klaxons et The Sunshine Underground ont su mener à bien dès leurs premiers coups d'essai, Hadouken! eux n'en sont encore qu'à l'état d'ébauches étriquées et chaotiques, néophytes malhabiles aux affûts de ce qui les entoure plutôt que prêts à s'attarder sur un fort potentiel qui ne demande qu'à s'affirmer, à s'affiner. Verdict au prochain single donc. En attendant, on préfèrera se rendre sur la page myspace du groupe entièrement dédiée à leurs remixes plus qu'honorables de Plan B, Bloc Party et, bien sûr, Klaxons.


A : That Boy That Girl
B : Tuning In

6.18.2007

The Whip - Divebomb


Révélés l'année dernière par le label en vogue Kitsuné grâce à leur participation à la compilation troisième du nom, The Whip surfent sur la vague electro juste derrière Justice, MSTRKRFT et Digitalism.

Leur premier single Frustration, paru en février 2006, n'annonçait pas la couleur. Sans réelle attache, le duo ramait sur la new wave – celle pas encore fluo et sans le "r" pour le bon mot – avec habileté mais peu d'originalité. Embarqués par Kitsuné sur la foi d'un seul single, The Whip prennent alors de la vitesse. Ils font avec l'imposant Trash, puis quelques mois après avec le dansant Muzzle #1, comme les autres groupes du moment mais avec un découpage de la mélodie propre qui sera leur principale marque de fabrique.

Ce Divebomb ne déroge pas à la règle et va même plus loin dans la graduation des instruments. Les claviers très Vitalicien dans l'art ne laissent pas de place pour le chant, la chanson ne peut rationnellement contenir la moindre note de plus tant chaque seconde semble lourde de responsabilité naissante. Progressivement envahie de résonnances Mario Bros nostalgiques et de saturation frissonnante, la chanson condense la house, de Daft Punk à Simian Mobile Disco, dans ces cinq minutes où chercher les bons pas de danse devient la problématique majeure.
Game Over ?
Pas encore, les talentueux Crystal Castles donnent ensuite l'assaut pour une double-face B tout aussi explosive, alternant sur 5'30 accélérations aiguisées des machines et parties posées pour bien reprendre son souffle ...


A : Original
B : Crystal Castles remix

6.14.2007

We Start Fires - Magazine


Changement de label pour We Start Fires. Après deux singles sur Marquis Cha Cha en 2005 puis 2006, ils enflamment cette année Hot Noise avec un Magazine enregistré comme il se doit au Soul Fire Sounds.

We Start Fires maintiennent la flamme punk des 80's dans une fusion de claviers déterminés, de guitares acérées et de rythmiques vindicatives. Certes loin de mettre le feu aux poudres, le groupe nous offre néanmoins le privilège de danser sur les braises encore incandescentes d'Elastica avec ces deux minutes étincelantes de dynamisme qu'attise Magazine.

Plus épars et moins girls band que Magazine, Blackout dévoile au grand jour le côté expérimental du groupe sous une pluie de lasers electro saturés qui se heurtent à la voix vocodée de Becky Stefani pour une track riot grrrl bouillonnante et passionnée tendance Le Tigre et Peaches.

Après un premier EP en 2002 et un album tiédasse autoproduit fin 2004, We Start Fires risquent cette fois fort de s'étendre au-delà d'Outre-Manche avec des titres de la trempe de ce Magazine exemplaire.


A: Magazine
B: Blackout

6.10.2007

The Tigerpicks - Disco Punk Electro Funk


2007 est disco, maintenant on en est sûr. Les beats fleurissent sur le net, l'immense jardin d'Eden de la hype. Les blogs musicaux poussent dans les arbres et les MP3 se ramassent à la pelle. Mais combien de ritournelles gâtées pour un tube fluorescent ?

The Tigerpicks tirent leur épingle du jeu. Les deux chanteuses Frankie Ross et Emma Leatherbarrow détachent leurs chevelures étincelantes pour éblouir l'audience pendant que le clavier et guitariste Martyn Anderson crochette en cachette la serrure de la new rave. Les récoltes s'avérant plutôt bonnes cette saison, le trio assure brillamment la relève de Klaxons – ces derniers ayant clairement annoncer la mort de la new rave dans le clip de Golden Skans, tant musicalement que visuellement – avec le juteux Disco Punk Electro Funk. The Tigerpicks sont, comme en témoigne le clip coloré qui va bien avec, les nouveaux et dignes représentants de ce genre superflu mais grand vainqueur de l'année.

Disco Punk Electro Funk a le goût de ce qu'il laisse entrevoir : l'acidité du disco à la Peaches mariée à la pétillance électrique du punk. L'electro amène quant à lui un côté sucré qu'on sent à peine sous la double-couche persistante. Seul le funk nous échappe. Le palais ne le sent à peine qu'on est déjà ramené au beatoresque du jardin d'Eden et à cette saveur inhabituelle qui scintille les sens, comme une boule à facettes dans la bouche qui se répand dans l'organisme pour tirer les ficelles. Ça pompe les poses popeuses en surfant sur une dégoulinante vague fluo qui n'a pas encore pris le temps de geler, ça copie/colle la moindre paillette dans le cerveau comme un reste de chewing gum chlorophyllien, ça fusionne les choeurs et désarticule les corps avec une précision chirurgicale affolante et une frénésie instable. Ça n'a pas d'autre ambition que celle de satisfaire nos jambes trop vite esseulées jusqu'à en oublier totalement nos premières amours pour le rock pur.

Les traces fluo à peine effacées que voilà donc déjà le prochain groupe qui nous fera prendre nos raves pour des réalités. Magick time : 1 – What A Waster time : 0. La party est gagnée, on peut continuer de se trémousser au milieu de notre potager en pratiquant le air guitar sur une mélopée de synthé ringard.


– Qu'est-ce que c'est que cette chronique encore ?
– Je sais pas, ça doit être l'effet Fluo Kids qui déteint ...


01. Disco Punk Electro Funk
02. Disco Punk Electro Funk (Instrumental)

6.08.2007

Simian Mobile Disco - It's The Beat


2007 sera l'année du disco ou ne le sera pas. En tout cas, c'est plutôt bien parti, coup de Klaxons oblige.

Les guitares derrière l'oreille et les claviers à l'épaule, déploiement de remix : Air, The Rapture et – tiens donc ! – les Klaxons abattus en plein vol par des rafales de beats arrogants. Ratatatata. Manque de munitions mais excès d'énergie, Simian Mobile Disco se lancent à corps perdu dans l'inconnu. Pulse, Hustler et Tits & Acid se succèdent à la vitesse de l'éclair, foudroyant les autres concurrents de leur son dévastateur. Du tonnerre. Sur les mêmes terres que Does It Offend You, Yeah?, yeah, le duo s'arme d'un electro foutraque, désespérément efficace quand il prend ses rivaux à contre-pied et les laisse le bec dans l'eau. Ratatatata. Touché.

Champagne ! Pour It's The Beat est conviée la chanteuse de The Go! Team. À déguster chaud, la fièvre aux pieds. Mais parkinsoniens, les pieds. Ici, on joue pas la montre mais on remonte le temps ; on défie pas LCD Soundsystem du regard mais on le fusille seulement, ratatatata. Par jalousie. On peut pas gagner à tous les coups. Couché Klaxons, couché.
Froid et bouchonné sont les maîtres mets de ce track. Ninja, bêtement confiante, suit consciencieusement la mélodie simpliste. Ce faisant, le chant s'avère tellement neutre et sans âme qu'il s'efface après plusieurs écoutes. Ninja sabrée, on finit par ignorer ce qui nous dérange.
« Elle est passée où la voix ? »

It's The Beat, ça s'appelle. C'est écrit sur la pochette. Trois fois. Trois versions différentes, il paraît. Pourtant, le beat est le même. Sur un quart d'heure ça se répète beaucoup mais bon, c'est de la house alors on dit rien. On écoute et on essaie de pas s'ennuyer ferme. Pas si simple. Surtout pour un groupe qui, au fil des ans, n'a jamais cessé de se réinventer et d'apporter de nouvelles mailles à sa pop synthétique. Car, dans Simian Mobile Disco, il y a Simian. Ils sont toujours là, derrière cette façade house décousue. Un souffle, ratatatata, et tout s'écroule.
J'avais dit couché, Klaxons ...



« Hey, pas si mal cet instrumental en fait ! »
Tant mieux, le clip casse la baraque.


01. It's The Beat (Radio Edit)
02. It's The Beat (Album Version)
03. It's The Beat (Dub Mix)