Magick Time

SINGLES ONLY. B-SIDES, ALWAYS.

11.08.2007

Does It Offend You, Yeah? - Let's Make Out


Direct et sexy, Does It Offend You, Yeah ? nous offre une nouvelle fois un single à la hauteur de nos attentes, rivalisant avec les grands noms de l'actuelle scène electro, de Simian Mobile Disco et MSTRKRFT en passant par Boys Noize et Digitalism.

"Let's Make Out, Let's Make Out, Let's Make Out, Let's Make Out". Ne pas se fier au refrain simpliste qui n'est pas du meilleur goût mais a le mérite de mettre les choses au clair, honnête et confiant, et permet dès les premières secondes de mettre en avant le thème abordé. En rupture avec le principe même de refrain, celui de Let's Make Out introduit un fantastique couplet possédé par LCD Soundsystem, puis un pré-refrain en forme de comptine pour adultes, impétueux et autoritaire. Le coup de maître reste le break pop et ses arrières a capella et handclaps assurés, où les émotions se voient placées au premier plan pour un contact humain, chaleureux et palpable, clôturant ainsi l'affaire sur un cri pénétrant, six secondes d'un orgasme incontrôlé et imparable.

"Okay, that was great but ... do it again". Does It Offend You, Yeah ? se sont mis en quatre pour nous satisfaire, les trois b-sides étant des versions différentes du morceau (radio edit, extended mix et dub mix). Pas indispensables mais généreuses.

1. Let's Make Out
2. Let's Make Out (Radio edit)
3. Let's Make Out (Extended Mix)
4. Let's Make Out (Extended Dub Mix)

10.04.2007

Noah & The Whale - Five Years Time / Jocasta


Renouveau de l'indie folk en compagnie, entre autres, de la géniale Emma-Lee Moss – ou Emmy The Great –, Noah & The Whale ont sorti leur premier single mi-septembre, prolongeant le peu d'été qu'on a pu avoir de quelques semaines encore.

Noah & The Whale c'est Charlie Fink, chanteur et guitariste du groupe, son frère Doug à la batterie, Matt à la basse et Tom au violon. Le quatuor laisse respirer les instruments sur ces deux titres inépuisables. Entre sifflements et handclaps se mêlent ainsi flûte, ukulélé, xylophone et plein de petits bruits lumineux pour une musique décomplexée comme jamais.
Emmy The Great vient même assurer les choeurs sur le refrain de Five Years Time, tandis que le punk folk de la merveilleuse Jocasta accueille un clavier imparable qui place le groupe du côté de Los Campesinos! et compagnie. Sur deux compositions de trois minutes ressortent des dizaines de mélodies éparpillées que les derniers albums de Hard-Fi et The Dead 60s réunis ne peuvent contenir.

Excellente confirmation du talent de Noah & The Whale donc qui, sur sa page myspace, a mis en écoute trois autres chansons aussi brillantes et foutraques que ce single. On comprend alors la raison pour laquelle les canadiens de Broken Social Scene ont fait appel à eux pour assurer leur première partie le mois dernier à la Scala de Londres.

A: Five Years Time
B: Jocasta

9.22.2007

Los Campesinos! - Sticking Fingers Into Sockets



Autant le préciser dès maintenant : non, Los Campesinos! ne sortent pas un nouvel EP. Uniquement destiné au marché français, Sticking Fingers Into Sockets a seulement pour but de faire connaître Los Campesinos! au pays de Johnny. Et c'est tant mieux quand on sait la capacité que le groupe a en matière d'indie rock débraillé.

Regroupant les deux premiers singles de Los Campesinos! (We Throw Parties, You Throw Knives et You! Me! Dancing!) et leurs b-sides, Sticking Fingers Into Sockets n'a donc au final rien d'extrêmement attrayant pour ceux qui suivent le groupe depuis plusieurs mois. Hormis leur reprise déjantée du Frontwards de Pavement – bien qu'accessible sur le net depuis quelque temps – et trente secondes d'un Clunk-Rewind-Clunk-Play-Clunk amusant mais relativement inutile, le reste est déjà connu sur le bout des doigts de pied.
Plein d'entrain, les chansons de Los Campesinos! semblent avoir été faites pour le dancefloor, mais un dancefloor un peu spécial comme le montre la jaquette du EP. Muni de ses instruments basiques, le groupe joue une musique qui ne se danse pas comme les autres, un peu à la manière de The Go! Team avec qui ils partagent le xylophone infernal en plus du point d'exclamation.
Dans Los Campesinos!, il y a trois guitares mais elles sonnent comme s'il n'y en avait qu'une, un peu schizophrène et dyslexique (Don't Tell Me To Do The Math(s), You! Me! Dancing!). Dans Los Campesinos! aussi, il y a bien entendu un clavier, comme dans toute formation rock actuelle qui aspire à user les converses (We Throw Parties, You Throw Knives). Dans Los Campesinos! enfin, il y a un violon dérangé et un cor étranger qui règnent en maîtres et font danser tous ceux venus gesticuler sur la piste (It Started With A Mixx, Frontwards).

Agrémenté des sympathiques vidéos des deux singles, Sticking Fingers Into Sockets est à acheter d'urgence dans toutes les bonnes pharmacies. Los Campesinos! ont déjà leur best of, concis mais agité, remède idéal contre toute forme de paralysie musculaire et déprime passagère !
Clunk-Rewind-Clunk-Play-Clunk

  1. We Throw Parties, You Throw Knives
  2. It Started with a Mixx
  3. Don't Tell Me to Do the Math(s)
  4. Frontwards
  5. You! Me! Dancing!
  6. Clunk-Rewind-Clunk-Play-Clunk
  7. We Throw Parties, You Throw Knives [Vidéo]
  8. You! Me! Dancing! [Vidéo]

9.06.2007

Emmy The Great - My Bad


My Bad.

Emmy The Great s'excuse déjà de sa présence chez ses auditeurs avant même que débute le EP. Mais comme c'est la meilleure, elle est loin de déranger. À travers les enceintes, elle se fractionne en milliers d'atomes anti-folk brillamment singés sur ses semblables.

Accompagnée d'un melting pot de la crème indie anglaise (des membres de Mystery Jets, The Delgados et Ladyfuzz, Noah and the Whale, Tilly and the Wall, Euros Childs ..), Emma-Lee Moss a bourlingué un peu partout en Angleterre ces dernières années, entre les tournées de ses camarades et divers enregistrements avec notamment Jeremy Warmsley où, récemment, elle contribua aux choeurs de son ravissant Art Of Fiction.
Ce n'est qu'en mars 2006 qu'elle enregistre son premier single, Secret Circus, à la forte virulence Spektorienne – Regina de son prénom – dont elle se prétend fan, au même titre que Kimya Dawson et Connor Oberst. Et ça se ressent davantage encore à l'écoute de sa b-side The Hypnotist's Son où les talents des trois songwriters se voient entrelacés à la voix saisissante de Emma-Lee et son rythme fluide et fluctuant.

Août 2007 sort donc My Bad, son premier EP, sur lequel elle collabore de nouveau avec ses amis proches, Jeremy Warmsley bien sûr, ainsi que Devonte Hynes (Lightspeed Champion) et Fyfe Dangerfield (Guillemots). Le style de la hongkongaise s'est clairement adouci : peu d'envolées lyriques à la Secret Circus mais des arrangements luxueux et un son plus personnel.
De la tendrement amusante Mia ou M.I.A, on ne sait pas au pendant féminin du sublime Last Day Of My Life de Bright Eyes qu'est City Song, tout est au dépouillement tranquille, entre la pop-folk intimiste de The Greatest (Cat Power) et l'hystérie légère du captivant Made Of Bricks de Kate Nash.

Malgré la mini-déception des deux trois premières écoutes pas l'ombre ici du name-dropping irrésistible de l'inédit Canopies & Grapes ni des historiettes délirantes de Gloria et My Party Is Better Than Yours , My Bad laisse entrevoir au final une jeune interprète passionnée par la musique, au talent fou et au large panel d'émotions dont les bouleversantes dernières lignes de City Song la hissent sur un piédestal duquel, espérons-le, elle ne descendra pas de si tôt.


01. Easter Parade
02. Mia
03. City Song
04. The Woods (feat. Lightspeed Champion)

8.09.2007

Maps - Dont' Fear


Dans la vie, certaines chansons apparaissent comme une évidence. Dès les premières notes, on sait déjà qu'elles nous accompagneront un certain temps, qu'elles nous trotteront dans la tête tantôt avec spleen, tantôt avec bonheur, le plus souvent avec ces deux émotions paradoxalement et étroitement liées. Don't Fear est de celles-là.

La plage débute sur des nappes de clavier désenchantées qui se laissent lentement glisser au fil des secondes égrénées, évoquant l'electronica torturé de Radiohead, jusqu'à ce que James Chapman – seul et unique membre de Maps – vienne y poser sa voix claire et délicate avec parcimonie. Après deux minutes de douce mélancolie, le rythme s'accélère quelque peu tout en gardant cependant une certaine tristesse dans les mélodies envoûtantes que le compositeur nous offre tandis que le chant se répète infiniment, don't fear the sun, feel like someone, somehow, somehow, come on, quelques phrases spirituelles qui viennent contribuer à cette ambiance tendre et sincère, cette liberté de ton et de lyrisme emphatique dont sont incontestablement les maîtres The Verve et The Who. Les harmonies se superposent, complexes et pourtant tellement limpides, rappelant les plus belles compositions de Mercury Rev période Deserter's Songs/All Is Dream, preuve irréfutable du talent de James Chapman.

Seule ombre au tableau, le remix succédant à ce chef d'oeuvre qui lui enlève tout son charme et vient alors gâcher l'ataraxie éphémère qui vient de nous envahir. La chanson, dépouillée de tout artifice, est ainsi réduite à son strict minimum : un chant neutre greffé par-dessus un rythme métronomique fâcheux, quelques beats plutôt intéressants dans la deuxième moitié mais ici encombrants et inopportuns car la chanson, à l'origine, ne s'y porte bien évidemment pas. On n'en tiendra toutefois pas rigueur à Maps d'avoir incorporé ce mix inutile sur son single, a contrario on lui trouvera même une certaine forme d'affection dans ce déplorable mais compréhensible incident si l'on considère légitimement que l'artiste n'a pas de regard objectif sur son oeuvre et pense avoir besoin d'une aide extérieure afin d'évaluer à sa juste valeur la sûreté et la force de sa composition et, dès lors, instaurer à son mécanisme d'élaboration et plus encore au travail abouti le statut propre qu'il lui convoyait.

Don't Fear fait donc partie de ces chansons qu'il nous est impossible d'oublier dans l'instant. Une de celles dont on ne fera pas l'éloge dans tous les magazines, une de celles qu'on n'entendra jamais à la radio, une de celles qui, bien que méritant le même destin qu'un Crazy ou un Smile, ne sera pourtant jamais débusquée sur internet, ce qui finalement, pour nous seuls qui la connaissons, lui vaut déjà son statut d'oeuvre intemporelle.


7.26.2007

The Victorian English Gentlemens Club - La Mer/Stupid As Wood


On ne croirait pas comme ça mais The Victorian English Gentlemens Club ont sorti leur premier album il y a déjà près d'un an. Pourtant toujours en rotation sur la chaîne usagée depuis, le trio le plus smart de Cardiff revient en cette mi-juillet avec une double A-side bouillonnante.

N'ayant rien perdu de leur splendeur, The Victorian English Gentlemens Club revêtent la combinaison décharnée qui leur sied si bien sur l'inédite La Mer, attrait majeur de ce single. L'aridité mélodique du groupe se voit ici accompagnée du chant mécanique de la bassiste Louise Mason, sorte de Bianca Casady rock'n'roll, pour un titre bien moins immédiat que ses prédécesseurs.
Chaque instrument se fait sa place progressivement, notamment la guitare sur un break suintant la frénésie en fin de nage, mais c'est bel et bien la voix ingénue de Louise qui est la source même de La Mer, aiguillant la vague art punk du groupe vers les terres foisonnantes de The Breeders et The Rifles.
Délaissant ainsi l'instantané des harmonies escarpées de leur captivant album, The Victorian English Gentlemens Club mettent de l'eau dans leur vin en proposant une plage imbibée de pop subtile et alambiquée. Devrait-on alors pour autant s'attendre à « l'album de la maturité » comme l'ont réalisé Help She Can't Swim il y a quelques semaines ?

Pour le moment peu importe, le groupe remet le jus sur un Stupid As Wood toujours aussi fantastique. Et c'est là qu'on s'aperçoit que ce qui manque à La Mer pour déborder des sentiers battus, c'est la voix électrisante de Adam Taylor qui prend ses airs spasmodiques d'androgyne et règne en maître sur une musique instinctive et éprise de choeurs foutraques. Attendons la suite donc ..


La Mer
Stupid As Wood

7.14.2007

Hadouken! - Liquid Lives


Deuxième single pour les toujours indécis Hadouken!. Indécis car le cul entre deux chaises : celle de bar haute Ikea taggée qui doit être là depuis pas mal d'années et l'autre qui tient plus du tabouret Tam Tam qu'on peut trouver dans les clubs branchés.
Quand la première offre un confort bon chic bon genre au baggy Johnny Blaze dont le troisième milk-shake vanille de la soirée ne peut cependant rendre crédible la prestance distinguée préalablement préparée, sur la seconde s'avachit nonchalamment le jean slim après une longue et éprouvante journée d'université devant un cocktail plus sucré qu'alcoolisé.

Voilà le principal défaut de Hadouken! : ils ne se posent ni dans le hip hop ni dans l'electro. Ils sont en équilibre entre les deux, prêts à se ramasser à chaque tournée. Et il y a beaucoup de tournées en trois minutes ...
De tailles inégales, les deux styles se frottent les pieds et nos jambes parfois bougent en rythme, souvent restent statiques en attendant le prochain vers. On a droit certes à quelques aises avec un refrain de haute tenue malgré des graffitis risibles – « i wanna drink drink drink smoke fuck fight, i wanna shout drink scream, i wanna die! » – mais dans l'ensemble on n'en a pas vraiment pour son argent.

Hadouken! ont bien compris que prendre une posture particulière et audacieuse permet de se singulariser, d'autant qu'ils ont su jouer avec ce que le buzz Klaxons a pu amener depuis plus d'un an. Malheureusement, le groupe semble encore chercher une attitude viable qui leur permettrait d'alléger le poids de leur patte personnelle.
Ils comblent alors ce vide avec des remix qui ne parviennent évidemment pas à remonter le niveau de Liquid Lives. Chacun des quatre groupes tente en vain d'apporter leur grain en roue libre mais ne fait qu'enrayer les rouages déjà peu fiables et bancals de la mécanique de base.

Ne pas encaisser d'étiquette bien spécifique est une véritable chance à moins d'avoir a priori un certain crédit dans sa tâche et de trouver ses marques pour ne pas enfiler des tons fades et délavés, ce qui n'est hélas pas encore le cas pour Hadouken! ...


01. Liquid Lives

02. Liquid Lives (Pirate Soundsystem Remix)
03. Liquid Lives (Aaron La Crate Remix)
04. Liquid Lives (H! Re-Rub)
05. Liquid Lives (Noisia Remix)