SINGLES ONLY. B-SIDES, ALWAYS.

9.22.2007

Los Campesinos! - Sticking Fingers Into Sockets



Autant le préciser dès maintenant : non, Los Campesinos! ne sortent pas un nouvel EP. Uniquement destiné au marché français, Sticking Fingers Into Sockets a seulement pour but de faire connaître Los Campesinos! au pays de Johnny. Et c'est tant mieux quand on sait la capacité que le groupe a en matière d'indie rock débraillé.

Regroupant les deux premiers singles de Los Campesinos! (We Throw Parties, You Throw Knives et You! Me! Dancing!) et leurs b-sides, Sticking Fingers Into Sockets n'a donc au final rien d'extrêmement attrayant pour ceux qui suivent le groupe depuis plusieurs mois. Hormis leur reprise déjantée du Frontwards de Pavement – bien qu'accessible sur le net depuis quelque temps – et trente secondes d'un Clunk-Rewind-Clunk-Play-Clunk amusant mais relativement inutile, le reste est déjà connu sur le bout des doigts de pied.
Plein d'entrain, les chansons de Los Campesinos! semblent avoir été faites pour le dancefloor, mais un dancefloor un peu spécial comme le montre la jaquette du EP. Muni de ses instruments basiques, le groupe joue une musique qui ne se danse pas comme les autres, un peu à la manière de The Go! Team avec qui ils partagent le xylophone infernal en plus du point d'exclamation.
Dans Los Campesinos!, il y a trois guitares mais elles sonnent comme s'il n'y en avait qu'une, un peu schizophrène et dyslexique (Don't Tell Me To Do The Math(s), You! Me! Dancing!). Dans Los Campesinos! aussi, il y a bien entendu un clavier, comme dans toute formation rock actuelle qui aspire à user les converses (We Throw Parties, You Throw Knives). Dans Los Campesinos! enfin, il y a un violon dérangé et un cor étranger qui règnent en maîtres et font danser tous ceux venus gesticuler sur la piste (It Started With A Mixx, Frontwards).

Agrémenté des sympathiques vidéos des deux singles, Sticking Fingers Into Sockets est à acheter d'urgence dans toutes les bonnes pharmacies. Los Campesinos! ont déjà leur best of, concis mais agité, remède idéal contre toute forme de paralysie musculaire et déprime passagère !
Clunk-Rewind-Clunk-Play-Clunk

  1. We Throw Parties, You Throw Knives
  2. It Started with a Mixx
  3. Don't Tell Me to Do the Math(s)
  4. Frontwards
  5. You! Me! Dancing!
  6. Clunk-Rewind-Clunk-Play-Clunk
  7. We Throw Parties, You Throw Knives [Vidéo]
  8. You! Me! Dancing! [Vidéo]

9.06.2007

Emmy The Great - My Bad


My Bad.

Emmy The Great s'excuse déjà de sa présence chez ses auditeurs avant même que débute le EP. Mais comme c'est la meilleure, elle est loin de déranger. À travers les enceintes, elle se fractionne en milliers d'atomes anti-folk brillamment singés sur ses semblables.

Accompagnée d'un melting pot de la crème indie anglaise (des membres de Mystery Jets, The Delgados et Ladyfuzz, Noah and the Whale, Tilly and the Wall, Euros Childs ..), Emma-Lee Moss a bourlingué un peu partout en Angleterre ces dernières années, entre les tournées de ses camarades et divers enregistrements avec notamment Jeremy Warmsley où, récemment, elle contribua aux choeurs de son ravissant Art Of Fiction.
Ce n'est qu'en mars 2006 qu'elle enregistre son premier single, Secret Circus, à la forte virulence Spektorienne – Regina de son prénom – dont elle se prétend fan, au même titre que Kimya Dawson et Connor Oberst. Et ça se ressent davantage encore à l'écoute de sa b-side The Hypnotist's Son où les talents des trois songwriters se voient entrelacés à la voix saisissante de Emma-Lee et son rythme fluide et fluctuant.

Août 2007 sort donc My Bad, son premier EP, sur lequel elle collabore de nouveau avec ses amis proches, Jeremy Warmsley bien sûr, ainsi que Devonte Hynes (Lightspeed Champion) et Fyfe Dangerfield (Guillemots). Le style de la hongkongaise s'est clairement adouci : peu d'envolées lyriques à la Secret Circus mais des arrangements luxueux et un son plus personnel.
De la tendrement amusante Mia ou M.I.A, on ne sait pas au pendant féminin du sublime Last Day Of My Life de Bright Eyes qu'est City Song, tout est au dépouillement tranquille, entre la pop-folk intimiste de The Greatest (Cat Power) et l'hystérie légère du captivant Made Of Bricks de Kate Nash.

Malgré la mini-déception des deux trois premières écoutes pas l'ombre ici du name-dropping irrésistible de l'inédit Canopies & Grapes ni des historiettes délirantes de Gloria et My Party Is Better Than Yours , My Bad laisse entrevoir au final une jeune interprète passionnée par la musique, au talent fou et au large panel d'émotions dont les bouleversantes dernières lignes de City Song la hissent sur un piédestal duquel, espérons-le, elle ne descendra pas de si tôt.


01. Easter Parade
02. Mia
03. City Song
04. The Woods (feat. Lightspeed Champion)