SINGLES ONLY. B-SIDES, ALWAYS.

11.08.2007

Does It Offend You, Yeah? - Let's Make Out


Direct et sexy, Does It Offend You, Yeah ? nous offre une nouvelle fois un single à la hauteur de nos attentes, rivalisant avec les grands noms de l'actuelle scène electro, de Simian Mobile Disco et MSTRKRFT en passant par Boys Noize et Digitalism.

"Let's Make Out, Let's Make Out, Let's Make Out, Let's Make Out". Ne pas se fier au refrain simpliste qui n'est pas du meilleur goût mais a le mérite de mettre les choses au clair, honnête et confiant, et permet dès les premières secondes de mettre en avant le thème abordé. En rupture avec le principe même de refrain, celui de Let's Make Out introduit un fantastique couplet possédé par LCD Soundsystem, puis un pré-refrain en forme de comptine pour adultes, impétueux et autoritaire. Le coup de maître reste le break pop et ses arrières a capella et handclaps assurés, où les émotions se voient placées au premier plan pour un contact humain, chaleureux et palpable, clôturant ainsi l'affaire sur un cri pénétrant, six secondes d'un orgasme incontrôlé et imparable.

"Okay, that was great but ... do it again". Does It Offend You, Yeah ? se sont mis en quatre pour nous satisfaire, les trois b-sides étant des versions différentes du morceau (radio edit, extended mix et dub mix). Pas indispensables mais généreuses.

1. Let's Make Out
2. Let's Make Out (Radio edit)
3. Let's Make Out (Extended Mix)
4. Let's Make Out (Extended Dub Mix)

10.04.2007

Noah & The Whale - Five Years Time / Jocasta


Renouveau de l'indie folk en compagnie, entre autres, de la géniale Emma-Lee Moss – ou Emmy The Great –, Noah & The Whale ont sorti leur premier single mi-septembre, prolongeant le peu d'été qu'on a pu avoir de quelques semaines encore.

Noah & The Whale c'est Charlie Fink, chanteur et guitariste du groupe, son frère Doug à la batterie, Matt à la basse et Tom au violon. Le quatuor laisse respirer les instruments sur ces deux titres inépuisables. Entre sifflements et handclaps se mêlent ainsi flûte, ukulélé, xylophone et plein de petits bruits lumineux pour une musique décomplexée comme jamais.
Emmy The Great vient même assurer les choeurs sur le refrain de Five Years Time, tandis que le punk folk de la merveilleuse Jocasta accueille un clavier imparable qui place le groupe du côté de Los Campesinos! et compagnie. Sur deux compositions de trois minutes ressortent des dizaines de mélodies éparpillées que les derniers albums de Hard-Fi et The Dead 60s réunis ne peuvent contenir.

Excellente confirmation du talent de Noah & The Whale donc qui, sur sa page myspace, a mis en écoute trois autres chansons aussi brillantes et foutraques que ce single. On comprend alors la raison pour laquelle les canadiens de Broken Social Scene ont fait appel à eux pour assurer leur première partie le mois dernier à la Scala de Londres.

A: Five Years Time
B: Jocasta

9.22.2007

Los Campesinos! - Sticking Fingers Into Sockets



Autant le préciser dès maintenant : non, Los Campesinos! ne sortent pas un nouvel EP. Uniquement destiné au marché français, Sticking Fingers Into Sockets a seulement pour but de faire connaître Los Campesinos! au pays de Johnny. Et c'est tant mieux quand on sait la capacité que le groupe a en matière d'indie rock débraillé.

Regroupant les deux premiers singles de Los Campesinos! (We Throw Parties, You Throw Knives et You! Me! Dancing!) et leurs b-sides, Sticking Fingers Into Sockets n'a donc au final rien d'extrêmement attrayant pour ceux qui suivent le groupe depuis plusieurs mois. Hormis leur reprise déjantée du Frontwards de Pavement – bien qu'accessible sur le net depuis quelque temps – et trente secondes d'un Clunk-Rewind-Clunk-Play-Clunk amusant mais relativement inutile, le reste est déjà connu sur le bout des doigts de pied.
Plein d'entrain, les chansons de Los Campesinos! semblent avoir été faites pour le dancefloor, mais un dancefloor un peu spécial comme le montre la jaquette du EP. Muni de ses instruments basiques, le groupe joue une musique qui ne se danse pas comme les autres, un peu à la manière de The Go! Team avec qui ils partagent le xylophone infernal en plus du point d'exclamation.
Dans Los Campesinos!, il y a trois guitares mais elles sonnent comme s'il n'y en avait qu'une, un peu schizophrène et dyslexique (Don't Tell Me To Do The Math(s), You! Me! Dancing!). Dans Los Campesinos! aussi, il y a bien entendu un clavier, comme dans toute formation rock actuelle qui aspire à user les converses (We Throw Parties, You Throw Knives). Dans Los Campesinos! enfin, il y a un violon dérangé et un cor étranger qui règnent en maîtres et font danser tous ceux venus gesticuler sur la piste (It Started With A Mixx, Frontwards).

Agrémenté des sympathiques vidéos des deux singles, Sticking Fingers Into Sockets est à acheter d'urgence dans toutes les bonnes pharmacies. Los Campesinos! ont déjà leur best of, concis mais agité, remède idéal contre toute forme de paralysie musculaire et déprime passagère !
Clunk-Rewind-Clunk-Play-Clunk

  1. We Throw Parties, You Throw Knives
  2. It Started with a Mixx
  3. Don't Tell Me to Do the Math(s)
  4. Frontwards
  5. You! Me! Dancing!
  6. Clunk-Rewind-Clunk-Play-Clunk
  7. We Throw Parties, You Throw Knives [Vidéo]
  8. You! Me! Dancing! [Vidéo]

9.06.2007

Emmy The Great - My Bad


My Bad.

Emmy The Great s'excuse déjà de sa présence chez ses auditeurs avant même que débute le EP. Mais comme c'est la meilleure, elle est loin de déranger. À travers les enceintes, elle se fractionne en milliers d'atomes anti-folk brillamment singés sur ses semblables.

Accompagnée d'un melting pot de la crème indie anglaise (des membres de Mystery Jets, The Delgados et Ladyfuzz, Noah and the Whale, Tilly and the Wall, Euros Childs ..), Emma-Lee Moss a bourlingué un peu partout en Angleterre ces dernières années, entre les tournées de ses camarades et divers enregistrements avec notamment Jeremy Warmsley où, récemment, elle contribua aux choeurs de son ravissant Art Of Fiction.
Ce n'est qu'en mars 2006 qu'elle enregistre son premier single, Secret Circus, à la forte virulence Spektorienne – Regina de son prénom – dont elle se prétend fan, au même titre que Kimya Dawson et Connor Oberst. Et ça se ressent davantage encore à l'écoute de sa b-side The Hypnotist's Son où les talents des trois songwriters se voient entrelacés à la voix saisissante de Emma-Lee et son rythme fluide et fluctuant.

Août 2007 sort donc My Bad, son premier EP, sur lequel elle collabore de nouveau avec ses amis proches, Jeremy Warmsley bien sûr, ainsi que Devonte Hynes (Lightspeed Champion) et Fyfe Dangerfield (Guillemots). Le style de la hongkongaise s'est clairement adouci : peu d'envolées lyriques à la Secret Circus mais des arrangements luxueux et un son plus personnel.
De la tendrement amusante Mia ou M.I.A, on ne sait pas au pendant féminin du sublime Last Day Of My Life de Bright Eyes qu'est City Song, tout est au dépouillement tranquille, entre la pop-folk intimiste de The Greatest (Cat Power) et l'hystérie légère du captivant Made Of Bricks de Kate Nash.

Malgré la mini-déception des deux trois premières écoutes pas l'ombre ici du name-dropping irrésistible de l'inédit Canopies & Grapes ni des historiettes délirantes de Gloria et My Party Is Better Than Yours , My Bad laisse entrevoir au final une jeune interprète passionnée par la musique, au talent fou et au large panel d'émotions dont les bouleversantes dernières lignes de City Song la hissent sur un piédestal duquel, espérons-le, elle ne descendra pas de si tôt.


01. Easter Parade
02. Mia
03. City Song
04. The Woods (feat. Lightspeed Champion)

8.09.2007

Maps - Dont' Fear


Dans la vie, certaines chansons apparaissent comme une évidence. Dès les premières notes, on sait déjà qu'elles nous accompagneront un certain temps, qu'elles nous trotteront dans la tête tantôt avec spleen, tantôt avec bonheur, le plus souvent avec ces deux émotions paradoxalement et étroitement liées. Don't Fear est de celles-là.

La plage débute sur des nappes de clavier désenchantées qui se laissent lentement glisser au fil des secondes égrénées, évoquant l'electronica torturé de Radiohead, jusqu'à ce que James Chapman – seul et unique membre de Maps – vienne y poser sa voix claire et délicate avec parcimonie. Après deux minutes de douce mélancolie, le rythme s'accélère quelque peu tout en gardant cependant une certaine tristesse dans les mélodies envoûtantes que le compositeur nous offre tandis que le chant se répète infiniment, don't fear the sun, feel like someone, somehow, somehow, come on, quelques phrases spirituelles qui viennent contribuer à cette ambiance tendre et sincère, cette liberté de ton et de lyrisme emphatique dont sont incontestablement les maîtres The Verve et The Who. Les harmonies se superposent, complexes et pourtant tellement limpides, rappelant les plus belles compositions de Mercury Rev période Deserter's Songs/All Is Dream, preuve irréfutable du talent de James Chapman.

Seule ombre au tableau, le remix succédant à ce chef d'oeuvre qui lui enlève tout son charme et vient alors gâcher l'ataraxie éphémère qui vient de nous envahir. La chanson, dépouillée de tout artifice, est ainsi réduite à son strict minimum : un chant neutre greffé par-dessus un rythme métronomique fâcheux, quelques beats plutôt intéressants dans la deuxième moitié mais ici encombrants et inopportuns car la chanson, à l'origine, ne s'y porte bien évidemment pas. On n'en tiendra toutefois pas rigueur à Maps d'avoir incorporé ce mix inutile sur son single, a contrario on lui trouvera même une certaine forme d'affection dans ce déplorable mais compréhensible incident si l'on considère légitimement que l'artiste n'a pas de regard objectif sur son oeuvre et pense avoir besoin d'une aide extérieure afin d'évaluer à sa juste valeur la sûreté et la force de sa composition et, dès lors, instaurer à son mécanisme d'élaboration et plus encore au travail abouti le statut propre qu'il lui convoyait.

Don't Fear fait donc partie de ces chansons qu'il nous est impossible d'oublier dans l'instant. Une de celles dont on ne fera pas l'éloge dans tous les magazines, une de celles qu'on n'entendra jamais à la radio, une de celles qui, bien que méritant le même destin qu'un Crazy ou un Smile, ne sera pourtant jamais débusquée sur internet, ce qui finalement, pour nous seuls qui la connaissons, lui vaut déjà son statut d'oeuvre intemporelle.


7.26.2007

The Victorian English Gentlemens Club - La Mer/Stupid As Wood


On ne croirait pas comme ça mais The Victorian English Gentlemens Club ont sorti leur premier album il y a déjà près d'un an. Pourtant toujours en rotation sur la chaîne usagée depuis, le trio le plus smart de Cardiff revient en cette mi-juillet avec une double A-side bouillonnante.

N'ayant rien perdu de leur splendeur, The Victorian English Gentlemens Club revêtent la combinaison décharnée qui leur sied si bien sur l'inédite La Mer, attrait majeur de ce single. L'aridité mélodique du groupe se voit ici accompagnée du chant mécanique de la bassiste Louise Mason, sorte de Bianca Casady rock'n'roll, pour un titre bien moins immédiat que ses prédécesseurs.
Chaque instrument se fait sa place progressivement, notamment la guitare sur un break suintant la frénésie en fin de nage, mais c'est bel et bien la voix ingénue de Louise qui est la source même de La Mer, aiguillant la vague art punk du groupe vers les terres foisonnantes de The Breeders et The Rifles.
Délaissant ainsi l'instantané des harmonies escarpées de leur captivant album, The Victorian English Gentlemens Club mettent de l'eau dans leur vin en proposant une plage imbibée de pop subtile et alambiquée. Devrait-on alors pour autant s'attendre à « l'album de la maturité » comme l'ont réalisé Help She Can't Swim il y a quelques semaines ?

Pour le moment peu importe, le groupe remet le jus sur un Stupid As Wood toujours aussi fantastique. Et c'est là qu'on s'aperçoit que ce qui manque à La Mer pour déborder des sentiers battus, c'est la voix électrisante de Adam Taylor qui prend ses airs spasmodiques d'androgyne et règne en maître sur une musique instinctive et éprise de choeurs foutraques. Attendons la suite donc ..


La Mer
Stupid As Wood

7.14.2007

Hadouken! - Liquid Lives


Deuxième single pour les toujours indécis Hadouken!. Indécis car le cul entre deux chaises : celle de bar haute Ikea taggée qui doit être là depuis pas mal d'années et l'autre qui tient plus du tabouret Tam Tam qu'on peut trouver dans les clubs branchés.
Quand la première offre un confort bon chic bon genre au baggy Johnny Blaze dont le troisième milk-shake vanille de la soirée ne peut cependant rendre crédible la prestance distinguée préalablement préparée, sur la seconde s'avachit nonchalamment le jean slim après une longue et éprouvante journée d'université devant un cocktail plus sucré qu'alcoolisé.

Voilà le principal défaut de Hadouken! : ils ne se posent ni dans le hip hop ni dans l'electro. Ils sont en équilibre entre les deux, prêts à se ramasser à chaque tournée. Et il y a beaucoup de tournées en trois minutes ...
De tailles inégales, les deux styles se frottent les pieds et nos jambes parfois bougent en rythme, souvent restent statiques en attendant le prochain vers. On a droit certes à quelques aises avec un refrain de haute tenue malgré des graffitis risibles – « i wanna drink drink drink smoke fuck fight, i wanna shout drink scream, i wanna die! » – mais dans l'ensemble on n'en a pas vraiment pour son argent.

Hadouken! ont bien compris que prendre une posture particulière et audacieuse permet de se singulariser, d'autant qu'ils ont su jouer avec ce que le buzz Klaxons a pu amener depuis plus d'un an. Malheureusement, le groupe semble encore chercher une attitude viable qui leur permettrait d'alléger le poids de leur patte personnelle.
Ils comblent alors ce vide avec des remix qui ne parviennent évidemment pas à remonter le niveau de Liquid Lives. Chacun des quatre groupes tente en vain d'apporter leur grain en roue libre mais ne fait qu'enrayer les rouages déjà peu fiables et bancals de la mécanique de base.

Ne pas encaisser d'étiquette bien spécifique est une véritable chance à moins d'avoir a priori un certain crédit dans sa tâche et de trouver ses marques pour ne pas enfiler des tons fades et délavés, ce qui n'est hélas pas encore le cas pour Hadouken! ...


01. Liquid Lives

02. Liquid Lives (Pirate Soundsystem Remix)
03. Liquid Lives (Aaron La Crate Remix)
04. Liquid Lives (H! Re-Rub)
05. Liquid Lives (Noisia Remix)

7.09.2007

Dead Disco - You're Out


Quelques mois après un Automatic chargé à blanc, Dead Disco redonne des couleurs à sa synth-pop et, loin de se tirer une balle dans le pied, fait table rase des années 80 en trois minutes chrono.

Érigé sur le pouvoir de persuasion d'un clavier gothique, You're Out s'écarte davantage encore de la pop des Long Blondes pour s'élever en pleine ère "new wives", à l'electro refraîchissant et la féminité dominante. Gamines bâtardes d'une orgie inopinée entre Shitdisco et Blondie, Dead Disco se posent avec The Tigerpicks en cheftaines responsables d'une bande de garçons qui ne peut que s'incliner comme il se doit face à elles.

Et, toujours comme il se doit, un remix de You're Out a été créé pour figurer en face B, et quand la chanson originale est à la base excellente, l'éclosion ne peut que séduire. Avec un remix qui a bien fait parler de lui ces derniers jours, l'anglais de FrankMusik confirme donc le buzz qui commence à poindre. Mettant en avant les voix de Victoria Hesketh et Marie France sur des beats sinueux et un vocodeur spasmodique, le titre prend une dimension plus dance et mérite plus que jamais de fleurir sur les blogs musicaux.

Avec un seul titre, Dead Disco conservent ainsi le décor riot grrrl et l'aisance mélodique de City Place – parue sur la deuxième compilation du label Dance To The Radio – et leur premier single The Treatment, tout en s'éloignant progressivement de la pop trop routinière qui les accompagnait.


Side A. You're Out
Side B. You're Out (FrankMusic remix)

7.04.2007

Hot Chip - My Piano


Hot Chip ont profité de leur récente contribution à la prolifique série des DJ-Kicks pour confectionner My Piano, nouvelle composition qui se permet de rivaliser avec le meilleur de The Warning avec une facilité et une sobriété déconcertantes.

Placée, sur leur DJ-Kicks, entre la world de Tom Zé et l'electro de Wax Stag et New Order, My Piano ne paie pas de mine, elle n'est qu'un mix parmi tant d'autres quand, ici, elle s'offre trois versions différentes de son sample discrètement emprunté au Man Next Door de John Holt.
Selon l'humeur, on a donc le choix entre la version single, celle de l'album et une dub. Si les deux premières se ressemblent comme deux gouttes d'eau, la version dub fait elle l'effet d'une giboulée inattendue où la chaleur du reggae vient se confronter à la froideur electronique de l'originale.

De beats torrentiels à essuyer du revers de la main à un refrain finement mécanique, My Piano devra certainement rester longtemps dans la chaîne avant de rouiller et perdre de son enchantement.


01. My Piano (edit)
02. My Piano (original)
03. My Piano (dub)

6.27.2007

Tiger Force - Syntax Error!


Avec Syntax Error!, son second single, le duo mixte Tiger Force emboîte le pas sur les furieux Help She Can't Swim, et même si pas entièrement maîtrisé, la sauce prend toutefois assez rapidement.

À deux, le groupe fait autant de bruit que ses aînés, avec qui il a récemment tournés, manifeste notamment sur la chanson-titre où l'electro futuriste digne des groupes issus de la nouvelle scène new rave tels que Klaxons, Does It Offend You, Yeah ? ou encore Simian Mobile Disco saisit dès les premières secondes les tympans et amène à un joyeux bordel mêlant les cris approximatifs des deux interprètes avant que ces derniers ne chantent chacun leur tour de leurs voix singulières et mélodiques sur une rythmique exaltante et des beats endiablés. Le refrain, plus pop, s'immisce furtivement entre quelques hurlements sauvages et de remarquables ponts où le clavier se fait plus pondéré. À côté d'eux, la musique des cinq comparses de Help She Can't Swim s'avère finalement parfaitement organisée et linéaire.

La B-side, quant à elle, est nettement plus influencée par The Victorian English Gentlemens Club. D'une durée d'à peine une minute, elle reprend la même structure et les mêmes timbres de voix qu'une chanson du groupe susnommé, l'énergie déployée en plus. Le duo se répond parfaitement sur les couplets avant de se rejoindre en choeurs sur les refrains abrasifs. Plus minimaliste et bien moins bordélique que Syntax Error!, Five Six I Got Sticks!!! n'en demeure pas moins passionnante.

Bien que n'ayant peut-être pas encore tout à fait trouvé leur propre style, Tiger Force s'avèrent tout de même extrêmement excitants et on attend à présent avec impatience leur premier méfait afin de constater si, dans le futur et surtout sur la longueur, le groupe peut se faire une place sur la scène arty-fashion-dance-disco-post-punk-et-bien-plus-encore actuelle.


A : Syntax Error!
AA : Five Six I Got Sticks!!!

6.22.2007

Hadouken! - That Boy That Girl


Synthés criards, choeurs stridents, fringues qui brillent dans le noir, clip tendance « j'suis épileptique et j'aime ça ». Non, Klaxons ne sortent pas un énième single. C'est cette fois au tour des furieux Hadouken! de faire partager leur récente passion pour le fluo et l'urgence.
Sur ce premier effort, le groupe suit à la lettre ce que Klaxons et toute cette joyeuse vague new rave ont su insuffler à une nouvelle génération en quête perpétuelle de renouveau, où l'esthétique se mêle étroitement à la musique réinvestie pour l'occasion – occasion aussi nommée la Hype, et avec un H majuscule s'il vous plaît.

Empruntant à la fois à l'electro et au garage, Hadouken! possèdent indéniablement un style qui leur est propre. La diction expéditive du chanteur permet de remettre au goût du jour la house, genre désuet aisément renouvelable depuis cet assaut fluo, en poussant à leur paroxysme ses codes surannés.
Mariant la puissance et la densité du disco house et les collages survitaminés du disco electro sur That Boy That Girl, le groupe empile des samples poisseux avec plus ou moins d'efficacité. D'un relatif intérêt, la composition n'accroche que sur sa brève intro dansante et son beat sauvage ponctuant les maigres refrains.
Sur la B-side Tuning In, c'est la US garage que Hadouken! modernisent à leur sauce. S'essayant à un funk syncopé et impétueux, ils donnent toutefois le sentiment de s'adonner à un bête remplissage. Car malgré un très bon refrain et des claviers entraînants, tous les « yeah yeah yeah ok ok » et « la la la la la » ne parviennent vraiment pas à dissimuler la déplorable pauvreté du morceau.

Hadouken! explorent ainsi les différentes facettes de la house maintes et maintes fois ingurgitées pour les pousser à leur paroxysme. On ne peut certes qu'encourager cette démarche qu'ils ont eue d'emprunter une voie différente des autres groupes poinçonnés new rave. Cependant, à trop vouloir se défaire de leurs influences qui leur collent au corps – oui, le fluo part très mal au lavage –, ils s'enlisent dans cette éclatante bulle de chewing-gum disco qu'ils s'étaient confectionnée.
Ce que Klaxons et The Sunshine Underground ont su mener à bien dès leurs premiers coups d'essai, Hadouken! eux n'en sont encore qu'à l'état d'ébauches étriquées et chaotiques, néophytes malhabiles aux affûts de ce qui les entoure plutôt que prêts à s'attarder sur un fort potentiel qui ne demande qu'à s'affirmer, à s'affiner. Verdict au prochain single donc. En attendant, on préfèrera se rendre sur la page myspace du groupe entièrement dédiée à leurs remixes plus qu'honorables de Plan B, Bloc Party et, bien sûr, Klaxons.


A : That Boy That Girl
B : Tuning In

6.18.2007

The Whip - Divebomb


Révélés l'année dernière par le label en vogue Kitsuné grâce à leur participation à la compilation troisième du nom, The Whip surfent sur la vague electro juste derrière Justice, MSTRKRFT et Digitalism.

Leur premier single Frustration, paru en février 2006, n'annonçait pas la couleur. Sans réelle attache, le duo ramait sur la new wave – celle pas encore fluo et sans le "r" pour le bon mot – avec habileté mais peu d'originalité. Embarqués par Kitsuné sur la foi d'un seul single, The Whip prennent alors de la vitesse. Ils font avec l'imposant Trash, puis quelques mois après avec le dansant Muzzle #1, comme les autres groupes du moment mais avec un découpage de la mélodie propre qui sera leur principale marque de fabrique.

Ce Divebomb ne déroge pas à la règle et va même plus loin dans la graduation des instruments. Les claviers très Vitalicien dans l'art ne laissent pas de place pour le chant, la chanson ne peut rationnellement contenir la moindre note de plus tant chaque seconde semble lourde de responsabilité naissante. Progressivement envahie de résonnances Mario Bros nostalgiques et de saturation frissonnante, la chanson condense la house, de Daft Punk à Simian Mobile Disco, dans ces cinq minutes où chercher les bons pas de danse devient la problématique majeure.
Game Over ?
Pas encore, les talentueux Crystal Castles donnent ensuite l'assaut pour une double-face B tout aussi explosive, alternant sur 5'30 accélérations aiguisées des machines et parties posées pour bien reprendre son souffle ...


A : Original
B : Crystal Castles remix

6.14.2007

We Start Fires - Magazine


Changement de label pour We Start Fires. Après deux singles sur Marquis Cha Cha en 2005 puis 2006, ils enflamment cette année Hot Noise avec un Magazine enregistré comme il se doit au Soul Fire Sounds.

We Start Fires maintiennent la flamme punk des 80's dans une fusion de claviers déterminés, de guitares acérées et de rythmiques vindicatives. Certes loin de mettre le feu aux poudres, le groupe nous offre néanmoins le privilège de danser sur les braises encore incandescentes d'Elastica avec ces deux minutes étincelantes de dynamisme qu'attise Magazine.

Plus épars et moins girls band que Magazine, Blackout dévoile au grand jour le côté expérimental du groupe sous une pluie de lasers electro saturés qui se heurtent à la voix vocodée de Becky Stefani pour une track riot grrrl bouillonnante et passionnée tendance Le Tigre et Peaches.

Après un premier EP en 2002 et un album tiédasse autoproduit fin 2004, We Start Fires risquent cette fois fort de s'étendre au-delà d'Outre-Manche avec des titres de la trempe de ce Magazine exemplaire.


A: Magazine
B: Blackout

6.10.2007

The Tigerpicks - Disco Punk Electro Funk


2007 est disco, maintenant on en est sûr. Les beats fleurissent sur le net, l'immense jardin d'Eden de la hype. Les blogs musicaux poussent dans les arbres et les MP3 se ramassent à la pelle. Mais combien de ritournelles gâtées pour un tube fluorescent ?

The Tigerpicks tirent leur épingle du jeu. Les deux chanteuses Frankie Ross et Emma Leatherbarrow détachent leurs chevelures étincelantes pour éblouir l'audience pendant que le clavier et guitariste Martyn Anderson crochette en cachette la serrure de la new rave. Les récoltes s'avérant plutôt bonnes cette saison, le trio assure brillamment la relève de Klaxons – ces derniers ayant clairement annoncer la mort de la new rave dans le clip de Golden Skans, tant musicalement que visuellement – avec le juteux Disco Punk Electro Funk. The Tigerpicks sont, comme en témoigne le clip coloré qui va bien avec, les nouveaux et dignes représentants de ce genre superflu mais grand vainqueur de l'année.

Disco Punk Electro Funk a le goût de ce qu'il laisse entrevoir : l'acidité du disco à la Peaches mariée à la pétillance électrique du punk. L'electro amène quant à lui un côté sucré qu'on sent à peine sous la double-couche persistante. Seul le funk nous échappe. Le palais ne le sent à peine qu'on est déjà ramené au beatoresque du jardin d'Eden et à cette saveur inhabituelle qui scintille les sens, comme une boule à facettes dans la bouche qui se répand dans l'organisme pour tirer les ficelles. Ça pompe les poses popeuses en surfant sur une dégoulinante vague fluo qui n'a pas encore pris le temps de geler, ça copie/colle la moindre paillette dans le cerveau comme un reste de chewing gum chlorophyllien, ça fusionne les choeurs et désarticule les corps avec une précision chirurgicale affolante et une frénésie instable. Ça n'a pas d'autre ambition que celle de satisfaire nos jambes trop vite esseulées jusqu'à en oublier totalement nos premières amours pour le rock pur.

Les traces fluo à peine effacées que voilà donc déjà le prochain groupe qui nous fera prendre nos raves pour des réalités. Magick time : 1 – What A Waster time : 0. La party est gagnée, on peut continuer de se trémousser au milieu de notre potager en pratiquant le air guitar sur une mélopée de synthé ringard.


– Qu'est-ce que c'est que cette chronique encore ?
– Je sais pas, ça doit être l'effet Fluo Kids qui déteint ...


01. Disco Punk Electro Funk
02. Disco Punk Electro Funk (Instrumental)

6.08.2007

Simian Mobile Disco - It's The Beat


2007 sera l'année du disco ou ne le sera pas. En tout cas, c'est plutôt bien parti, coup de Klaxons oblige.

Les guitares derrière l'oreille et les claviers à l'épaule, déploiement de remix : Air, The Rapture et – tiens donc ! – les Klaxons abattus en plein vol par des rafales de beats arrogants. Ratatatata. Manque de munitions mais excès d'énergie, Simian Mobile Disco se lancent à corps perdu dans l'inconnu. Pulse, Hustler et Tits & Acid se succèdent à la vitesse de l'éclair, foudroyant les autres concurrents de leur son dévastateur. Du tonnerre. Sur les mêmes terres que Does It Offend You, Yeah?, yeah, le duo s'arme d'un electro foutraque, désespérément efficace quand il prend ses rivaux à contre-pied et les laisse le bec dans l'eau. Ratatatata. Touché.

Champagne ! Pour It's The Beat est conviée la chanteuse de The Go! Team. À déguster chaud, la fièvre aux pieds. Mais parkinsoniens, les pieds. Ici, on joue pas la montre mais on remonte le temps ; on défie pas LCD Soundsystem du regard mais on le fusille seulement, ratatatata. Par jalousie. On peut pas gagner à tous les coups. Couché Klaxons, couché.
Froid et bouchonné sont les maîtres mets de ce track. Ninja, bêtement confiante, suit consciencieusement la mélodie simpliste. Ce faisant, le chant s'avère tellement neutre et sans âme qu'il s'efface après plusieurs écoutes. Ninja sabrée, on finit par ignorer ce qui nous dérange.
« Elle est passée où la voix ? »

It's The Beat, ça s'appelle. C'est écrit sur la pochette. Trois fois. Trois versions différentes, il paraît. Pourtant, le beat est le même. Sur un quart d'heure ça se répète beaucoup mais bon, c'est de la house alors on dit rien. On écoute et on essaie de pas s'ennuyer ferme. Pas si simple. Surtout pour un groupe qui, au fil des ans, n'a jamais cessé de se réinventer et d'apporter de nouvelles mailles à sa pop synthétique. Car, dans Simian Mobile Disco, il y a Simian. Ils sont toujours là, derrière cette façade house décousue. Un souffle, ratatatata, et tout s'écroule.
J'avais dit couché, Klaxons ...



« Hey, pas si mal cet instrumental en fait ! »
Tant mieux, le clip casse la baraque.


01. It's The Beat (Radio Edit)
02. It's The Beat (Album Version)
03. It's The Beat (Dub Mix)