SINGLES ONLY. B-SIDES, ALWAYS.

7.26.2007

The Victorian English Gentlemens Club - La Mer/Stupid As Wood


On ne croirait pas comme ça mais The Victorian English Gentlemens Club ont sorti leur premier album il y a déjà près d'un an. Pourtant toujours en rotation sur la chaîne usagée depuis, le trio le plus smart de Cardiff revient en cette mi-juillet avec une double A-side bouillonnante.

N'ayant rien perdu de leur splendeur, The Victorian English Gentlemens Club revêtent la combinaison décharnée qui leur sied si bien sur l'inédite La Mer, attrait majeur de ce single. L'aridité mélodique du groupe se voit ici accompagnée du chant mécanique de la bassiste Louise Mason, sorte de Bianca Casady rock'n'roll, pour un titre bien moins immédiat que ses prédécesseurs.
Chaque instrument se fait sa place progressivement, notamment la guitare sur un break suintant la frénésie en fin de nage, mais c'est bel et bien la voix ingénue de Louise qui est la source même de La Mer, aiguillant la vague art punk du groupe vers les terres foisonnantes de The Breeders et The Rifles.
Délaissant ainsi l'instantané des harmonies escarpées de leur captivant album, The Victorian English Gentlemens Club mettent de l'eau dans leur vin en proposant une plage imbibée de pop subtile et alambiquée. Devrait-on alors pour autant s'attendre à « l'album de la maturité » comme l'ont réalisé Help She Can't Swim il y a quelques semaines ?

Pour le moment peu importe, le groupe remet le jus sur un Stupid As Wood toujours aussi fantastique. Et c'est là qu'on s'aperçoit que ce qui manque à La Mer pour déborder des sentiers battus, c'est la voix électrisante de Adam Taylor qui prend ses airs spasmodiques d'androgyne et règne en maître sur une musique instinctive et éprise de choeurs foutraques. Attendons la suite donc ..


La Mer
Stupid As Wood

7.14.2007

Hadouken! - Liquid Lives


Deuxième single pour les toujours indécis Hadouken!. Indécis car le cul entre deux chaises : celle de bar haute Ikea taggée qui doit être là depuis pas mal d'années et l'autre qui tient plus du tabouret Tam Tam qu'on peut trouver dans les clubs branchés.
Quand la première offre un confort bon chic bon genre au baggy Johnny Blaze dont le troisième milk-shake vanille de la soirée ne peut cependant rendre crédible la prestance distinguée préalablement préparée, sur la seconde s'avachit nonchalamment le jean slim après une longue et éprouvante journée d'université devant un cocktail plus sucré qu'alcoolisé.

Voilà le principal défaut de Hadouken! : ils ne se posent ni dans le hip hop ni dans l'electro. Ils sont en équilibre entre les deux, prêts à se ramasser à chaque tournée. Et il y a beaucoup de tournées en trois minutes ...
De tailles inégales, les deux styles se frottent les pieds et nos jambes parfois bougent en rythme, souvent restent statiques en attendant le prochain vers. On a droit certes à quelques aises avec un refrain de haute tenue malgré des graffitis risibles – « i wanna drink drink drink smoke fuck fight, i wanna shout drink scream, i wanna die! » – mais dans l'ensemble on n'en a pas vraiment pour son argent.

Hadouken! ont bien compris que prendre une posture particulière et audacieuse permet de se singulariser, d'autant qu'ils ont su jouer avec ce que le buzz Klaxons a pu amener depuis plus d'un an. Malheureusement, le groupe semble encore chercher une attitude viable qui leur permettrait d'alléger le poids de leur patte personnelle.
Ils comblent alors ce vide avec des remix qui ne parviennent évidemment pas à remonter le niveau de Liquid Lives. Chacun des quatre groupes tente en vain d'apporter leur grain en roue libre mais ne fait qu'enrayer les rouages déjà peu fiables et bancals de la mécanique de base.

Ne pas encaisser d'étiquette bien spécifique est une véritable chance à moins d'avoir a priori un certain crédit dans sa tâche et de trouver ses marques pour ne pas enfiler des tons fades et délavés, ce qui n'est hélas pas encore le cas pour Hadouken! ...


01. Liquid Lives

02. Liquid Lives (Pirate Soundsystem Remix)
03. Liquid Lives (Aaron La Crate Remix)
04. Liquid Lives (H! Re-Rub)
05. Liquid Lives (Noisia Remix)

7.09.2007

Dead Disco - You're Out


Quelques mois après un Automatic chargé à blanc, Dead Disco redonne des couleurs à sa synth-pop et, loin de se tirer une balle dans le pied, fait table rase des années 80 en trois minutes chrono.

Érigé sur le pouvoir de persuasion d'un clavier gothique, You're Out s'écarte davantage encore de la pop des Long Blondes pour s'élever en pleine ère "new wives", à l'electro refraîchissant et la féminité dominante. Gamines bâtardes d'une orgie inopinée entre Shitdisco et Blondie, Dead Disco se posent avec The Tigerpicks en cheftaines responsables d'une bande de garçons qui ne peut que s'incliner comme il se doit face à elles.

Et, toujours comme il se doit, un remix de You're Out a été créé pour figurer en face B, et quand la chanson originale est à la base excellente, l'éclosion ne peut que séduire. Avec un remix qui a bien fait parler de lui ces derniers jours, l'anglais de FrankMusik confirme donc le buzz qui commence à poindre. Mettant en avant les voix de Victoria Hesketh et Marie France sur des beats sinueux et un vocodeur spasmodique, le titre prend une dimension plus dance et mérite plus que jamais de fleurir sur les blogs musicaux.

Avec un seul titre, Dead Disco conservent ainsi le décor riot grrrl et l'aisance mélodique de City Place – parue sur la deuxième compilation du label Dance To The Radio – et leur premier single The Treatment, tout en s'éloignant progressivement de la pop trop routinière qui les accompagnait.


Side A. You're Out
Side B. You're Out (FrankMusic remix)

7.04.2007

Hot Chip - My Piano


Hot Chip ont profité de leur récente contribution à la prolifique série des DJ-Kicks pour confectionner My Piano, nouvelle composition qui se permet de rivaliser avec le meilleur de The Warning avec une facilité et une sobriété déconcertantes.

Placée, sur leur DJ-Kicks, entre la world de Tom Zé et l'electro de Wax Stag et New Order, My Piano ne paie pas de mine, elle n'est qu'un mix parmi tant d'autres quand, ici, elle s'offre trois versions différentes de son sample discrètement emprunté au Man Next Door de John Holt.
Selon l'humeur, on a donc le choix entre la version single, celle de l'album et une dub. Si les deux premières se ressemblent comme deux gouttes d'eau, la version dub fait elle l'effet d'une giboulée inattendue où la chaleur du reggae vient se confronter à la froideur electronique de l'originale.

De beats torrentiels à essuyer du revers de la main à un refrain finement mécanique, My Piano devra certainement rester longtemps dans la chaîne avant de rouiller et perdre de son enchantement.


01. My Piano (edit)
02. My Piano (original)
03. My Piano (dub)